Sarah Halimi : une déroute judiciaire programmée

Par Dr. Gad Amar

Les faits:

Dans la nuit du 3 au 4 avril 2017, dans un quartier populaire de Paris, Sarah Halimi, 65 ans, médecin de formation et directrice d’une crèche juive à la retraite, est attaquée par son voisin, Kobili Traoré, qui s’introduit chez elle par le balcon et la roue de coups pendant 35 à 40 minutes aux cris d’Allah Akbar, récitant des sourates du Coran et la traitant de « Sheitan » (Satan), avant de la jeter vivante par la fenêtre du 3eme étage. Elle meurt sur le trottoir de ses multiples traumatismes.  

Mère de famille, médecin et directrice de crèche à la retraite, Sarah Halimi a été battue,torturée et assassinée – mais la justice française a fermé les yeux

La veille, Traoré se rend à 5 reprises à la mosquée Omar, une mosquée salafiste voisine. Il la quitte à 22 heures, dîne au restaurant et va dormir chez un ami, dans l’immeuble mitoyen de celui où il réside chez ses parents et où vit aussi Sarah Halimi.

Il se lève à quatre heures du matin, monte pieds nus au 3° étage avec son tapis de prières, sonne chez des amis de sa famille, les Diarra, qui le laissent entrer, ferme la porte à clé, met les clés dans sa poche et crie « ça va être la mort, ça va être la mort ». Le matin, il avait dit à ses parents « J’ai tout raté dans ma vie, ce soir tout sera terminé ». Devant son état d’excitation, les Diarra s’enferment dans une pièce de leur appartement et appellent la police, comme le feront d’autres voisins réveillés par les cris. Traoré fait ses ablutions à la cuisine, récite quelques prières et va sur le balcon dont il enjambe la balustrade pour entrer chez Sarah Halimi qui dort dans son lit. Il prétendra être devenu fou en découvrant chez elle un chandelier à sept branches (les menorot en ont 9…) et des livres de judaïsme.

Les policiers arrivent rapidement, ils sont neuf, ils sont armés, mais n’interviennent pas.

L’assassin, âgé de 27 ans, d’origine malienne, est un toxicomane baraqué d’1m90 qui deale dans le quartier depuis des années. Il a déjà été condamné à 22 reprises pour trafic et usage de stupéfiants, outrage et rébellion. Il a à son actif une cinquantaine de gardes à vue et a fait 2 ans de prison en tout par périodes de 3 et 6 mois (selon William Attal, frère de Sarah Halimi, qui rapporte des éléments du dossier).

Après son forfait le meurtrier retourne chez ses amis maliens. Il est calme et récite son Coran. Il est interpellé à 5heures35 par la police. Arrivé au commissariat, il se rebelle contre les policiers (au moment de la prise de sang ?) et il faudra huit hommes pour le maîtriser. Il en blesse deux. Le médecin juge son état psychiatrique incompatible avec la garde à vue et le fait interner en hôpital psychiatrique sans qu’il ait été entendu une seule fois par la police.

La France incapable de protéger ses juifs, mais aussi ses prêtres, ses policiers, ses enseignants…à cause d’une immigration incontrôlée. Sarah Halimi a été massacrée puis jetée du haut du balcon de son appartement, rue de Vaucouleurs à Paris

Pendant des jours, seuls les médias communautaires font état de l’assassinat de Sarah Halimi. On n’en parle pas dans les medias français. La France est en pleine campagne présidentielle ; François Hollande est le Président (socialiste) sortant jusqu’au 14 mai 2017, Jean-Jacques Urvoas son ministre de la Justice jusqu’au 10 mai 2017. Une médiatisation de ce nouvel assassinat par un islamiste fanatisé risquerait-elle d’apporter des voix à l’extrême droite ?

Le 7 avril le Procureur de la République François Molins déclare qu’en l’état de l’enquête, il n’apparaît pas qu’il s’agisse d’un acte antisémite, mais que cette hypothèse reste à examiner.

Les expertises :

La juge instructrice Anne Ihuellou demandera trois expertises psychiatriques, fondées sur des éléments glanés auprès du criminel, de sa famille et de la famille Diarra. L’enquête ne sera pas élargie à l’entourage moins proche de l’accusé, malgré les demandes des avocats. 

La première expertise, confiée au Dr Zagury (psychiatre d’origine juive) conclut à une bouffée délirante aigue, mais sans abolition du discernement. Le parquet demande à la juge de requalifier le meurtre en acte antisémite.

La seconde, demandée à un collège de trois experts (dont le Dr Bensussan, d’origine juive) conclut à une bouffée délirante avec abolition du discernement : cela implique l’irresponsabilité pénale du criminel.

Face à ces deux expertises contradictoires, les avocats de la victime demandent une troisième expertise, dont les conclusions extrêmement nuancées laissent planer le doute sur l’origine de l’abolition du discernement : « la bouffée délirante aigue (en l’occurrence exotoxique) et la motivation délirante de l’acte sont deux critères qui font discuter l’abolition du discernement, dans la mesure où l’on considère que cet état émerge en dehors de toute volonté du sujet » (arrêt du 19 décembre 2019).

En d’autres termes, cette troisième expertise pose deux questions : si l’abolition du discernement est une conséquence de la bouffée délirante provoquée par une consommation volontaire de cannabis, peut-on la considérer comme un état pathologique indépendant du sujet ? La motivation antisémite, cultivée par Traoré et qui déjà faisait trembler Sarah Halimi à chaque fois qu’elle le croisait, n’est-elle pas une volonté réfléchie du sujet qui trouve dans le crime son aboutissement ?

Le 17 juillet 2019, le Parquet de Paris demande le renvoi aux assises du meurtrier pour crime antisémite. Les juges d’instruction au contraire disent qu’il faut retenir l’irresponsabilité pénale. 

Le 27 novembre 2019, le débat est ouvert en audience publique devant la chambre d’instruction sur la responsabilité pénale du meurtrier.

Meurtrier défoncé, la justice s’enfonce. Kobili Traoré s ‘acharne sur une femme juive de 65 ans et la jette par la fenêtre en criant Allah Akhbar mais pour les tribunaux il n’est pas responsable: défoncé au cannabis au moment des faits, il ne sera jamais jugé.

Les jugements :

Le 19 décembre 2019, la Cour d’Appel de Paris reconnaît la circonstance aggravante du crime antisémite commis par Traoré, mais conclut à l’irresponsabilité pénale du meurtrier, au motif qu’« aucun élément du dossier d’information n’indique que la consommation de cannabis par l’intéressé ait été effectuée avec la conscience que cet usage de stupéfiants puisse entraîner une bouffée délirante aigue »

Le 14 avril 2021, la Cour de Cassation confirme ce premier jugement. Tout en reconnaissant le caractère antisémite du crime, elle confirme l’irresponsabilité pénale du meurtrier.

Les protestations des avocats et de la famille

Les insuffisances de l’enquête sont soulignées par les avocats : pas de reconstitution des faits sur les lieux du crime, pas d’examen du portable de l’assassin qui aurait pu révéler son antisémitisme ou la préméditation, aucune confrontation. Les policiers présents pendant le drame et qui ne sont pas intervenus n’ont pas été auditionnés. Et il n’y a eu ni auditions ni perquisition dans la mosquée salafiste fréquentée assidûment par le criminel.

Sur son compte Facebook, Traoré s’est choisi le nom de « Boubaker Fofana ». Fofana, c’est le nom du meurtrier d’Ilan Halimi en 2006. Un deuxième Fofana annonce-t-il le massacre une deuxième Halimi ?

La barbarie en France. Ilan Halimi, 23 ans, a subi des semaines de torture avant d’être poignardé et incendié par le chef du «gang des barbares», Youssouf Fofana, qui a siégé au tribunal en souriant avec défi et en déclarant: «Allah sera victorieux».

Le meurtrier, qui séjourne depuis 4 ans en psychiatrie, ne suit plus de traitement depuis 18 mois et attend sa libération d’un feu vert du préfet. Pourtant, le second collège d’experts avait affirmé que le meurtrier entamait une schizophrénie. Elle n’a pas été confirmée depuis. Le cas aurait dû être réexaminé de sorte à écarter la maladie et ainsi pouvoir retenir uniquement la bouffée délirante secondaire à la prise de cannabis et au fanatisme islamiste.

La justice française en question et l’inquiétude des juifs de France. Manifestation Place du Trocadéro à Paris dimanche 25.4.2021.

Les conclusions contradictoires des psychiatres sur l’abolition du discernement du criminel permettaient aux juges d’exercer leur liberté d’appréciation pour prononcer leur jugement. Ils ne l’ont pas fait.

Pour éclairer toutes ces zones d’ombre, la magistrate en retraite Danielle Khayat suggérait il y a plus d’un an la création d’une enquête parlementaire (Mabatim, 13.1.2020). Sa proposition n’a pas encore été retenue.  

Les réactions de l’opinion publique :

Nombreuses ont été les réactions indignées de la population juive de France, de ses représentants, de plusieurs hommes politiques dont le Président français Emmanuel Macron, de journalistes, penseurs et hommes de lettres. La consommation de drogue, considérée jusqu’ici par la loi comme un facteur aggravant, devient tout d’un coup une échappatoire. Le Président Macron demande à réécrire la loi sur laquelle les juges se sont fondés qui permet au meurtrier d’éviter le procès devant une cour d’assises et de ressortir libre dès que les esprits se seront calmés. Libre surtout de récidiver grâce à cette nouvelle jurisprudence « cannabis » et sans que justice ne soit rendue à la victime.

Une nouvelle loi « Sarah Halimi »? Le Président Emmanuel Macron souhaite un changement de loi. Il déclare au Figaro: «Décider de prendre des stupéfiants et devenir alors « comme fou » ne devrait pas à mes yeux supprimer votre responsabilité pénale.Sur ce sujet, je souhaite que le Garde des Sceaux (Éric Dupond-Moretti) présente au plus vite un changement de loi ».

Dans le Journal LA CROIX (21 avril 2021), Dominique Durand, Président de l’Amitié Judéo-chrétienne de France, écrit : « L’antisémitisme est une bouffée délirante aigue qui dure depuis des siècles et qui n’a jamais cessé de se renouveler au cours du temps ».

Effectivement, en France, l’irresponsabilité pénale est reconnue dans 15% des cas lorsque la victime est juive, dans 1% lorsqu’elle ne l’est pas (Maître Marc Sztulman dans La Règle du Jeu, 22 avril 2021).

Le dimanche 25 avril 2012, des manifestations de protestation ont réuni 26000 personnes à Paris, Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Nice, Strasbourg et Toulouse.  Et à Tel-Aviv, New-York, Los-Angeles, Miami, Londres, Rome, les manifestants se sont rassemblés pour réclamer justice pour Sarah Halimi. La maire de Paris a annoncé vouloir donner le nom d’une rue à Sarah Halimi.

20 000 personnes rassemblées au Trocadéro le 25 avril 2021 pour réclamer justice pour Sarah Halimi

Une déroute judiciaire

1. L’instruction de l’affaire souffre de nombreuses lacunes. La préméditation a été écartée d’emblée, qui aurait orienté l’affaire, y compris les expertises, dans une tout autre direction.

L’antisémitisme de Traoré, de sa famille et de ses fréquentations a été sous-estimé. Ce n’est pas le cannabis qui est antisémite et lui attribuer l’origine du crime antisémite commis est une duperie, voire un déni. Pour avoir été des millions de fois assassinés par des antisémites, les Juifs savent que la haine antisémite tue. Au vu des insuffisances de l’instruction il appartenait à la Cour de demander un complément d’enquête pour que soit établie la préméditation. 

2. Sur les trois expertises, l’une penchait pour l’abolition du discernement, l’autre pour la non abolition et la troisième laissait planer le doute. La Cour d’Appel de Paris puis la Cour de Cassation ont retenu l’abolition du discernement. Manifestement, on a préféré enterrer l’affaire.

3. La Cour de Cassation admet les motivations antisémites du crime, mais considère que la bouffée délirante, seule en cause d’après elle, a pu être favorisée par la prise de cannabis.

En France, la loi dit pourtant que la possession ou la consommation de cannabis est strictement interdite. Le jugement qui exonère Traoré de tout procès fait ainsi de ce délit une circonstance exonérante, alors que dans toute autre situation, elle serait aggravante.

4. Mais disent les juges, rien ne prouve que le meurtrier ait su que la prise de cannabis le mettrait dans l’état où son discernement serait aboli. Le procureur Molins réagissant au choc dans l’opinion du jugement de la Cour de Cassation, s’insurge : « Toute personne qui consomme de l’alcool ou du cannabis n’a pas une bouffée délirante et ne voit pas son discernement aboli » (Le Figaro, 24.4.2021).

En effet, le déroulé de la nuit du crime semble refléter au contraire toute la logique, la réflexion, l’organisation et la détermination de l’assassin pour massacrer une voisine qu’il détestait parce qu’elle était juive. Un antisémitisme cultivé au sein de sa famille et nourri par sa proximité avec une mosquée salafiste.

Tel-Aviv dans la rue Forte participation de la communauté française à la manifestation devant l’ambassade de France à Tel-Aviv pour demander justice pour Sarah Halimi, assassinée par un voisin dans son appartement à Paris

La notion d’« abolition du discernement » doit aussi être discutée : un chauffard qui écrase un enfant après avoir consommé du cannabis est jugé responsable avec circonstance aggravante, un assassin drogué qui massacre  une vieille dame ne l’est pas ?

5. Les juges se réfèrent à l’article 122-1 du code pénal français qui ne distingue pas selon leur origine les troubles psychiques conduisant à l’abolition du discernement. A l’émoi suscité par l’affaire Sarah Halimi autant que par celle de Viry-le-Chatillon où des policiers avaient été brûlés par des « jeunes », le Conseil Supérieur de la Magistrature (25.4.2021) vient au secours des juges, rappelant « que le juge a pour mission d’appliquer la loi, et se doit, en matière pénale, de l’interpréter strictement ».

La loi considérerait que l’abolition du discernement, quelle qu’en soit la cause, maladie subie ou consommation choisie de stupéfiants, exonère de la faute ? Elle ne le précise pas et laisse ainsi la porte ouverte à l’interprétation.

A ce propos, un des avocats de la famille Halimi, Maître Gilles-William Goldnagel (le Figaro, 26.4.2021) rappelle que dans une affaire similaire à celle de Sarah Halimi – le coupable avait poignardé sa compagne sous l’emprise de la drogue, trois expertises avaient été ordonnées dont deux concluaient à l’abolition du discernement et il était reconnu souffrant d’« une fragilité psychique dans le registre de la persécution », le meurtrier avait aussi plaidé son irresponsabilité pénale au titre de l’article 122-1. La Cour considéra que la prise de drogue était « une circonstance aggravante », nonobstant l’article 122-1 (arrêt devant la Cour d’Appel de Versailles du 13 février 2018) et renvoya le prévenu devant la Cour d’Assises.

Ainsi, contrairement à ce qu’affirme le Conseil Supérieur de la Magistrature, « la Cour Suprême a bien plus de latitude qu’elle ne le prétend » dans l’affaire de Sarah Halimi.

 (Paule Gonzalès, Le Figaro, 26.4.2021). 

6. Le refus de la justice française d’interpréter la loi en lui donnant un sens rationnel rappelle la rigidité des tribunaux islamistes qui appliquent la charia, à la différence près que les juges islamistes appliquent une loi qu’ils croient divine. Les juges français n’ont pas cette excuse.

7. En se rangeant à une lecture littérale de l’article 122-1, les juges ont manqué de courage. Un nouveau projet de loi sera bientôt déposé par le Garde des Sceaux, qui évitera dorénavant de tels égarements. Il s’appellera peut-être loi Sarah Halimi. Cette loi rappellera à tous que les juges de l’affaire Sarah Halimi ont absout d’avance un criminel fanatique et raciste.

Sarah Halimi. Que sa mémoire soit une bénédiction.




A propos de l’auteur:

Dr. Gad Amar, Chirurgien retraité, hébraïsant et arabisant, auteur d’études juives en hébreu et en français .




















Alors que la mission de Lay of the Land (LotL) est de fournir une perspective large et diversifiée des affaires en Israël, au Moyen-Orient et dans le monde juif, les opinions, les croyances et les points de vue exprimés par ses différents écrivains ne sont pas nécessairement ceux des propriétaires. et la gestion de LOTL mais des écrivains eux-mêmes. LotL s’efforce au mieux de sa capacité de créditer l’utilisation de toutes les photographies connues au photographe et / ou au propriétaire de ces photographies (0 & EO)

The Israel Brief- 26-29 April 2021

The Israel Brief – 26 April 2021 – Israel warns Hamas of harsh retaliation for rockets. Tens of thousands rally around the world for Sarah Halimi. Tension in Jerusalem.




The Israel Brief – 27 April 2021 – Israel to send medical help to Ethiopia and most likely India. Palestinian elections could be cancelled. John Kerry gave info to Iran?




The Israel Brief – 28 April 2021 – IDF downs Hizbollah drone. Israel to send aid to India. New US Ambassador to be named soon.





The Israel Brief – 29 April 2021 – EU Parliament passes landmark resolution regarding UNRWA. Israel reject HRW report. IsraAid dispatches aid to India.










While the mission of Lay of the Land (LotL) is to provide a wide and diverse perspective of affairs in Israel, the Middle East and the Jewish world, the opinions, beliefs and viewpoints expressed by its various writers are not necessarily ones of the owners and management of LOTL but of the writers themselves.  LotL endeavours to the best of its ability to credit the use of all known photographs to the photographer and/or owner of such photographs (0&EO)

Sarah Halimi Murdered but no Trial for Murderer – Why?

A French Jew’s insights of the events surrounding her killer’s “escape from justice”

By Dr. Gad Amar, retired French surgeon and writer in Jewish and Arab studies (translated from French)

On the night of April 3/4, 2017, in a popular district of Paris, Sarah Halimi, 65, a doctor by training and retired director of a Jewish crèche, was attacked by her neighbour, Kobili Traoré. Traoré broke into her home via the balcony and beat her up for 35 to 40 minutes to the shouts of Allah Akbar while reciting suras (chapters) from the Quran and calling her “Sheitan” (Satan), before throwing her from the 3rd floor window. She died on the sidewalk from her multiple injuries.

Blind to Jewish Suffering. Jewish mother, retired doctor and head of a kindergarten in Paris, Sarah Halimi  was beaten, tortured and killed — yet France turned a blind eye.

The day before, Traoré went to the Omar Mosque, a neighbouring Salafist mosque five times. He left the Mosque at 10 p.m., dined at a restaurant and slept over at a friend in the apartment building next to the one where he lived with his parents and where Sarah Halimi also lived.

He arose at 04:00am, went barefoot to the 3rd floor with his prayer rug, rang the bell at his family’s friends, the Diarra’s, who let him in, locked the door, put the keys in his pocket and shouted:

 “It’s going to be death! It’s going to be death“.

In the morning, he had said to his parents “I missed everything in my life, tonight it will be all over.” Reacting to his disturbing state of agitation, the Diarra’s locked themselves in a room in their apartment and called the police, as did other neighbours who were awakened by his screaming. Traoré carried out his ablutions in the kitchen, recited a few prayers and went to the balcony where he steped over the balustrade to enter Sarah Halimi’s apartment. She was asleep in her bed. He will later claim to going crazy when he comes across the Jewish seven-branched candelabra and books on Judaism.

The police arrive quickly. They are new to the force and they are armed, but fail to intervene.

France cannot Protect its Jews. Sarah Halimi was thrown from the balcony of her flat in Vaucoloeurs Street (Le Parisien).

The 27-year-old Traoré an African immigrant from Mali, is a six foot tall drug addict who has been dealing in the neighbourhood for years. He had already been convicted 22 times for drug-related offences and resisting arrest. He had to his credit, been held in police custody more than fifty times and served two years in prison in periods of three and six months, according to William Attal, the brother of Sarah Halimi.

After perpetrating the murder, Traoré returned to his friends. He was calm and recited from the Koran. Arrested at 5:35 am, he was brought to the police station where he behaved aggressively and would take eight policemen to subdue him. He injured two. The doctor considered his psychiatric condition and committed him to a psychiatric hospital without hearing testimony from the police.

Accused High, French Justice Low. While Kobili Traoré beat a 65- year-old Jewish woman and threw her out of a window while screaming “Allahu Akhbar”, the courts found he was not responsible for his actions because he was high on marijuana.

For days, it was only the Jewish community media that reported the murder of Sarah Halimi. The French media did not mention it at all. France was in the middle of a presidential campaign.  François Hollande was the outgoing (socialist) President until May 14, 2017, Jean-Jacques Urvoas was his Minister of Justice until May 10, 2017. Possibly factoring in: Would media coverage of this new murder by a fanatic Islamist risk creating support for  the far right Marine le Pen  who was also a candidate in the elections?

On April 7, the Public Prosecutor, François Molins, declared that at that stage of the investigation, it did not appear to be an anti-Semitic act, but remained to be further investigated.

The investigating Judge, Anne Ihuellou, asked for two psychiatric – later three – evaluations, based on elements gleaned from the criminal, his family and the Diarra family. The investigation was not extended to those less close to the accused, despite requests from lawyers.

The first expert, Dr Zagury concluded his analysis. The prosecution asked the judge to reclassify the murder as an anti-Semitic act.

The second, after engaging with further colleagues in the profession, concluded that the accused bore no criminal responsibility.

Faced with these two contradictory testimonies, the victim’s lawyers requested for a third expert opinion.

Underlying the enquiry was the prevailing legal view that if the accused at the time of the commission of the act was in the grip of a drug-induced “delusional fit”, he was not in control of his actions and hence not criminally responsible.

The third expert asked two questions:

Firstly, in the execution of the ‘delusional’ act that culminated in the murder of Sarah Halimi, did the accused’s voluntary consumption of cannabis undermine his ability to formulate criminal intent?

Secondly, should not past conduct of the accused such as causing fear to the deceased every time she met him, be considered to show a pattern of anti-Semitic behaviour explaining the motivation of the crime?

On July 17, 2019, the Paris Public Prosecutor’s Office requested that Traoré be charged for an anti-Semitic crime.  However, the examining magistrate ruled that Traoré was not criminally responsible because his heavy cannabis use had put him in a state of temporary psychosis known in France as Bouffée délirante. 

France on Trial. With France showing a traditional indifference to Jewish suffering, protesters hold placards as people demand justice for Sarah Halimi in Trocadero Plaza in Paris on Sunday. (Photo: AFP)

This was affirmed at the end of 2019 by the Paris Court of Appeal and in 2021 by the Court of Cassation, which is the final court of appeal in France. Lawyers for Halimi’s family subsequently announced their intention to take the case to the European Court of Human Rights.

The shortcomings of the investigation have been exposed by lawyers. There was no reconstruction of the facts at the scene of the crime and no examination of the killer’s cell phone, which might have revealed evidence in conversation of his anti-Semitism or indicators of premeditation. The police officers present during the commission of the crime and who did not intervene, were not interviewed. And there was no investigation of the Salafi mosque frequented by the Traoré.

On his Facebook account, Traoré took the name “Boubaker Fofana”. Fofana is the surname of a gang leader who in 2006, kidnapped, tortured and murdered a young Jewish man, Ilan Halimi.

What is to be deduced from this?

Does not taking the surname of the previous murderer and then killing a Jew with the exact same surname indicate a thoughtful pattern of intentional murderious behaviour rather than a “delusional” act brought about by drug taking?

Barbarism in France. Twenty-three year-old Ilan Halimi suffered weeks of torture before he was stabbed and set alight by ‘Gang of Barbarians’ leader Youssouf Fofana, who sat in court smiling defiantly and declaring: “Allah will be victorious”.

The murderer, who had previously been in therapy for four years, had been out of treatment for eighteen months. However, the second panel of experts had claimed that he was developing signs of schizophrenia. This diagnosis was never confirmed. The case should have been reopened to dismiss this unsubstantiated claim, and to proceed only on the facts that included the accused’s Islamist fanaticism.

The judges should have exercised discretion in pronouncing their judgement. This they failed to do.

To shed light on all these gray – if not dark – areas, retired magistrate, Danielle Khayat, suggested more than a year ago that a  parliamentary inquiry be conducted (Mabatim, 13 January 2020). The magistrate’s proposal was never considered.

Public Reaction

Most of the justifiably aggrieved reactions came from the Jewish community of France and its representatives, as well as from several politicians including French President Emmanuel Macron, journalists, intellectuals and those who wrote letters to the media. Drug use, considered by law to be an aggravating factor, suddenly became a loophole.

France Unmasked. Following Jewish groups reacting with outrage to the decision by France’s highest court  that Kobili Traoré was not criminally responsible for the murder in 2017 of Sarah Halim, French President Macron told the newspaper, “Le Figaro”,  “I would like Justice Minister (Eric Dupond-Moretti) to present a change in the law as soon as possible.” (© Christian Hartmann, Pool/AFP)

In a rare critique of France’s justice system, President Macron said that taking drugs and “going crazy” should not take away criminal responsibility and has called for a change to laws to prevent such a case from happening again.

Exposing the different treatment when victims are Jewish, Dominique Durand, President of the Amitié Judeo-Chrétienne de France, writes in Journal LA CROIX (21 April 2021) that “in France, when victims are Jewish, the accused is failed to be held accountable  in 15% of cases compared with 1% when they are not Jewish.” (Maître Marc Sztulman in La Règle du Jeu, April 22, 2021)

On Sunday April 25, 2012, protests brought together 26,000 people in the French cities of Paris, Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Nice, Strasbourg and Toulouse, while in Tel Aviv, New York City, Los Angeles, Miami, London, Rome and Brussels, protesters gathered too to demand justice for Sarah Halimi. The Mayor of Paris announced that she proposed to name a street after Sarah Halimi.

Paris is Burning. A mass of protesters at the Trocadero Plaza near the Eiffel Tower in Paris, April 25, 2021 horrified at the message of French justice  – ‘Snort cannabis to kill a Jew!’. (AP Photo/Michel Euler)

The Judicial Route

The investigation of the case suffers from numerous shortcomings. Premeditation was ruled out from the outset, which would have steered the case, including the expert reports, in a completely different direction.

The anti-Semitism expressed by Traoré, his family and his associates was completely ignored. Cannabis is not anti-Semitic and attributing the drug as the cause of the murder while ignoring the anti-Semitic nature of the crime was a deception, even a denial of the truth. After thousands of years of violent persecution, Jews recognise anti-Semitism and its lethal implications. In view of the shameful inadequacies of the investigation, it was up to the Court to request a further investigation in order to establish premeditation.

Indeed, the course of events during the night of the crime shows a determination of the killer to end the life of a neighbour whom he hated – simply because she was Jewish. His anti-Semitism was cultivated within his family and nourished by his association with a local Salafist mosque.

Tel Aviv Reacts. Heavy turnout of the French community at the protest outside the French Embassy in Tel Aviv to ask justice for late Sarah Halimi who was murdered by her neighbour in her apartment in Paris, seen on April 25, 2021. (Avshalom Sassoni/Flash90)

The notion of the accused’s “diminished responsibility” following the use of cannabis should also have been vigorously re-examined. After all,  why should a driver of a motor vehicle who knocks down and kills a child after consuming cannabis be found responsible for his actions with aggravating circumstances, while a drugged out murderer who slaughters a JEWISH old lady is not?

In this regard, one of the lawyers of the Halimi family, Maître Gilles-William Goldnagel (le Figaro, 26 April 2021) referred to a case similar to that of Sarah Halimi, where the accused had stabbed his companion under the influence of drugs, and the Court found that the taking of drugs was “an aggravating circumstance”.

Not only did  the judges in the Sarah Halimi murder case lack courage to pursue the truth, but it was also obvious that:

France preferred to bury the matter!


Sarah Halimi. May her memory be a blessing.





About the writer:

Dr. Gad Amar, Retired surgeon, Hebrew and Arab scholar, author of Jewish studies in Hebrew and French who has published the Sefer ha-Malkhouth in Hebrew by Rabbi David Halévy, the great Kabbalist who took refuge from Spain in Morocco.



















While the mission of Lay of the Land (LotL) is to provide a wide and diverse perspective of affairs in Israel, the Middle East and the Jewish world, the opinions, beliefs and viewpoints expressed by its various writers are not necessarily ones of the owners and management of LOTL but of the writers themselves.  LotL endeavours to the best of its ability to credit the use of all known photographs to the photographer and/or owner of such photographs (0&EO)